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Alors que nous ouvrons les yeux sur cette nouvelle journée, nous constatons que le beau temps a décidé de nous faire faux bond. Qu’à cela ne tienne, il nous en faut plus pour nous décourager. Après tout, on n’est pas tous les jours à Tôkyô, et nous n’allons pas laisser une petite bruine nous priver d’une des précieuses journées dont nous disposons sur place. Aujourd’hui, nous décidons donc de nous ballader sans réel programme, équipés de nos beaux parapluies transparents à cent yens, achetés en Konbini comme les Vrais©. Seules certitudes pour la journée, nous nous rendrons à Shibuya pour faire un peu nos gros touristes dénués de toute agilité au coeur du légendaire Shibuya Crossing, puis nous irons à Shinjuku afin d’acheter nos pass pour Kamakura et Hakone pour l’excursion que nous avons planifiée dimanche (#teasing) et manger chez Chatty-Chatty, numéro un du Burger japonais depuis 2016 dans le célèbre Guide du Burger Pour Homme Chevelu publié aux éditions Ici Japon.

Mais avant de se mettre en route, petit crochet habituel par Asakusa, afin d’y retirer une nouvelle entrée pour notre carnet de Gôshuin. L’ambiance est bien différente en journée et sous la pluie, les lieux sont paisibles et la foule compacte des après-midi ensoleillés laisse place à un rassemblement beaucoup plus clairsemé. La verdure environnante est particulièrement apaisante et même sous la pluie, il est très agréable de prendre quelques minutes pour admirer les environs et les nombreuses carpes koï qui peuplent les petits canaux de la cour du Asakusa-jinja (浅草神社). Nous avions un peu peur de mettre du temps à récupérer nos calligraphies, mais finalement, même en vagabondant un peu dans l’immense cour, nous sommes repartis bien plus tôt que prévu avec une page supplémentaire de nos carnets respectifs noircie d’encre. 

Direction Shibuya et son célèbre carrefour que nous avons hâte de fouler. En tout cas, la partie masculine du binôme, puisque Sydouce, elle, apprécie assez peu de se noyer littéralement dans la foule. On n’ira pas jusqu’à dire qu’elle se chie dessus, mais l’idée est néanmoins là. Pour la rassurer un peu, on décide de procéder à un petit tour du quartier, en passant par la case de la célèbre statue de Hachiko afin qu’elle s’acclimate un peu aux lieux. Nous traversons alors une petite ruelle et tombons sur un attroupement inexpliqué de japonais, tous les yeux rivés sur un ou plusieurs téléphones à la fois. Après une rapide analyse de la situation, Firelith dégaine son smartphone, lance Pokémon Go et constate qu’un raid permettant de capturer un Mewtwo est en cours. Grands gratteurs devant l’éternel, nous avons profité des nippons cheatés pour allègrement casser la bouche de la bestiole. Firelith a donc bourgeoisement capturé un Mewtwo au Shibuya Crossing. Malheureusement pour Sydouce, le sien n’a pas été du genre docile et a refusé de rentrer dans sa pokéball. Il est assez amusant de constater que si chez nous le phénomène s’est quelque peu atténué, ce n’est pas du tout le cas au Japon, où nous avons fréquemment croisé de nombreux joueurs aux profils très différents. Et la convivialité des premiers jours est toujours intacte. Après ce petit aparté d’une quinzaine de minutes, un petit repérage des lieux effectué et les plans d’évacuation potentiels A, B, C et D établis, c’est désormais l’heure pour notre membre féminin de retirer ses brassards et de plonger dans le grand bain. C’est donc une Sydouce “qui y va mais qui a peur” qui se tient fièrement, autant que faire se peut, sur la partie du trottoir la plus proche possible des sorties prévues par les plans d’évacuations G et H élaborés à la hâte. Quelques minutes de patience et le fameux piaillement des feux de signalisation pour piétons retentit. Au final, on s’imaginait se retrouver dans une sorte de chevauchée épique digne des plus grands blockbusters médiévaux-fantastiques voyant deux armées donner la charge jusqu’à s’entrechoquer massivement, mais c’était sans compter sur la capacité des japonais à zigzaguer avec agilité à travers la foule tout en continuant à lorgner négligemment leur téléphone. Par conséquent, et comme souvent au Japon, la traversée fut bien moins mouvementée et désagréable que prévue. Pour immortaliser ce genre d’occasion, nous avions été prévoyants et nous étions munis d’une perche à selfie, mais globalement, filmer quelque chose de propre au coeur d’une telle foule se révèle être un challenge plutôt corsé. Nous n’avons donc pu obtenir qu’une vidéo ayant plus l’air d’un court remake du Projet Blair Witch sous Shaky Cam que nous vous épargnerons volontiers. Mais rassurez vous, nous vous avons quand même pris une petite vue d’ensemble plutôt sympathique.

Mais l’heure tourne, et nous décidons de nous rendre à Shinjuku puisque nous avions promis à une connaissance, grand amateur du ballon rond et collectionneur de maillots des pays du monde, de lui dégoter un maillot officiel de l’équipe de foot du Japon. Direction le Odakyu HALC, petit immeuble de neuf étages qui abrite plusieurs grandes boutiques dont un Bic Camera, où il est possible de trouver un peu de tout, de la nourriture aux articles de sport, en passant par des jeux vidéo ou encore le matériel photo dernier cri. Globalement, les articles de sport sont assez chers, dans des gammes de prix assez proches de ce que l’on peut trouver chez nous. Il est certes possible d’économiser un peu, ces enseignes pratiquant la déduction des taxes pour les touristes, mais globalement, il ne faudra pas compter sur le Japon pour vous fournir en sportswear à moindre frais. Vient maintenant le moment de nous confronter de nouveau à notre Némésis, la machine à distribuer les pass pour Kamakura et Hakone. On le savait, la technologie nous trolle, puisque cette fois, les fameux tickets apparaissent bien dans le menu de sélection de la borne, et nous faisons sereinement l’acquisition de nos sésames sans aucun problème. Enfin, ça c’était avant que Firelith ne fasse quelques vérifications et se rende compte que la machine ne distribue que des tickets uniquement valables pour le lendemain, alors que notre excursion était prévue pour pour le surlendemain. Nous nous rendons alors au guichet dédié aux touristes étrangers, préparés à devoir expliquer notre dossier en anglais dans le meilleur des cas, mais nous avons eu la surprise de voir arriver une jeune femme parlant très bien le français (fait assez rare pour être souligné), qui a réglé notre problème en un claquement de doigts. Mieux encore, elle nous a spontanément demandé si l’on était munis d’un JR Pass, avant de nous rembourser en cash le montant du Pass Hakone – Kamakura qui était censé couvrir les frais d’utilisation de la partie de la ligne déjà inclue dans le JR Pass.

Quoi de mieux pour se remettre d’une petite péripétie qu’une petit balade de fin d’après-midi  dans le quartier de City Hunter ? Mais le vrai avantage quand on est au Japon, c’est qu’on a tellement envie de tout voir, tellement envie d’aller partout qu’on marche énormément et qu’on n’a donc aucun scrupule à l’idée d’engloutir un énorme burger de chez Chatty-Chatty, restaurant rendu célèbre chez nous par la chaîne Youtube Ici Japon. Et puisqu’un ami, grand fan à la fois de Tev et des burgers, fulminait à l’idée qu’on y goutte et pas lui, il allait de soi que nous n’allions pas nous faire prier, et que nous allons même en rajouter une petite louche ici-même. Marcher vingt kilomètres dans la journée, ça creuse un peu, et c’est les pieds endoloris que l’on arrive enfin devant la porte restaurant. Première surprise, les lieux ont une dimension assez réduite, n’étant constitués que d’une cuisine flanquée d’un comptoir et d’une petite salle au fond contenant quelques tables. Pour notre part, nous décidons de nous installer directement au comptoir pour profiter du spectacle de la préparation de nos futurs cheese et bacon burgers. Nos assiettes arrivent, et c’est une sorte d’épiphanie que nous vivons à cet instant. Inutile de tourner autour du pot ou de se perdre en métaphores culinaires, résumons simplement ce moment en confirmant que ce sont bien les meilleurs burgers que nous avons mangé de notre vie. Nous pensions que le burger serait la cerise sur le gâteau de la jalousie de notre ami, mais finalement ce fut plutôt l’inverse qui se produit. Vraiment, si vous passez dans le coin, nous vous recommandons chaudement cette adresse. Nous, en tout cas, nous y retournerons lors de notre prochain séjour pour goûter le reste de la carte.

Un fois repus, et n’ayant aucun plan particulier pour le restant de la soirée, nous avons décidé de partir vers le Sunshine City de Ikebukuro, notre nouvel endroit favori pour se balader quand il fait nuit. Au départ, l’idée était d’aller visiter l’aquarium situé au sommet de l’immeuble abritant le centre commercial. Hélas, si l’endroit ferme à 21h, les dernières entrées s’effectuent à 20. Arrivés à 20h01, nous n’avons pas été autorisés à entrer. Au Japon, définitivement, l’heure c’est l’heure. Nous avons alors décidé de nous rabattre sur  le J-World, sorte de petit parc d’attractions sur le thème des mangas étant en cours de publication dans le Weekly Shōnen Jump (週刊少年ジャンプ), le fameux magazine de pré-publication japonais. Nous admettons, il nous faisait envie depuis quelques jours, et ne nous mentons pas, un parc dédié à plusieurs de nos mangas favoris, il était à peu près certain que nous finirions par y passer tôt ou tard. Arrivés tardivement, nous n’avons toutefois pas pu nous essayer à la totalité des attractions, certaines fermant plus tôt. Nous avons participé à plusieurs attractions One Piece, notamment une chasse au trésor avec un sac à dos où est accroché un Chopper nous donnant des instructions (tout en japonais) afin de mettre la main sur les ingrédients d’un remède permettant de sauver Luffy qui a avalé un poisson-ballon gonflant dangereusement. Le reste du parc est constitué de nombreuses attractions, basées sur les têtes d’affiche du Jump, comme Dragon Ball ou encore Gintama (que Firelith affectionne tout particulièrement). De nombreux points dédiés aux photos permettent de se reproduire quelques scènes iconiques de divers mangas, et de prendre toute une panoplie de clichés tous plus compromettants les uns que les autres. Nous avons évidemment finis notre visite par un passage obligatoire à la boutique de souvenirs où nous avons encore craqué sur quelques goodies bien sentis. Après tout, nous étions arrivés tardivement et avons donc pu bénéficier du tarif nocturne réduit (1800 yens au lieu de 2600 yens, soit une quinzaine d’euros par personne). Le parc est sympa, mais nous sommes malgré tout heureux de ne pas avoir payé le plein tarif. Petite info important, toutefois, sachez le J-World a définitivement fermé ses portes le 17 février 2019 et nous ne savons pas ce qui l’a remplacé. D’ailleurs, si vous le savez, n’hésitez pas à nous partager l’information.

Après cette dernière petite visite, l’heure est déjà bien avancée, et nos pieds nous supplient d’abréger leurs souffrances. Nous jugeons donc opportun de prendre direction de l’hôtel pour se restaurer et dormir un peu. Après un désormais traditionnel crochet par le Onsen, ça va de soi. Demain, nous allons avoir besoin de toutes nos forces, puisqu’il va falloir se lever tôt pour aller se frotter à la foule dans l’enceinte du Tokyo Game Show 2018.

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