Article réalisé à partir d’une clé Switch fournie par Capcom.
Près d’un an et demi après sa parution en mars 2021, Monster Hunter Rise se pare aujourd’hui de sa traditionnelle extension de contenu. Si la proposition initiale s’avérait déjà assez riche pour occuper les plus énervés des chasseurs quelques centaines d’heures, elle manquait un peu de challenge et de variété pour combler les vétérans restés orphelins du traditionnel rang G. C’est désormais chose faite, avec Sunbreak, une extension monstrueuse ambitionnant de repousser les limites du endgame du jeu de base, comme Iceborne et toutes les versions Ultimate avant elle. Nouveau contenu, bestiaire enrichi, nouvelles cartes, nouvelles fonctionnalités, bref, de quoi remettre les doigts dans l’engrenage pernicieux de la spirale du loot. Monster Hunter Rise avait su nous convaincre avec son gameplay aussi solide que sa technique, sa version enrichie parvient-elle à en sublimer le mordant ?
Le chasseur flotteur
En tant qu’extension de contenu, Sunbreak se déroule précisément là où Monster Hunter Rise s’est interrompu. Désormais au sommet de sa réputation, le chasseur de Kamura profite de vacances bien méritées, après avoir débarrassé le village de la menace de la Calamité. Pourtant, pas de repos pour les braves, la chasse va reprendre de plus belle, puisque le lointain avant-poste maritime d’Elgado fait appel à ses services. Un nouveau phénomène inconnu est récemment survenu, enrageant des créatures déjà bien agressives. C’est donc à notre valeureux chasseur, épaulé de la vaillante chevalière Fiorayne et du plus prestigieux laboratoire de recherche du Royaume, que revient la lourde tâche de restaurer la paix locale et empêcher un potentiel désastre. Un excellent prétexte pour permettre à la Flamme de Kamura de retourner se frotter à des bestioles enragées toutes plus dangereuses les unes que les autres, dans la joie et la bonne humeur.
Et tu casses le soleil
Pour ceux qui viendraient de se réveiller d’une hibernation longue de plusieurs décennies, Monster Hunter est, comme son nom le dissimule plutôt mal, une série centrée sur le combat de monstres belliqueux. Sa structure repose intégralement sur une boucle de gameplay aussi simple qu’addictive, chaque créature abattue permettant d’obtenir des composants nécessaires pour améliorer ses armes et ses armures afin de se frotter à des adversaires toujours plus violents et dangereux, et ainsi de suite. Sunbreak, comme toute bonne extension de contenu, ne chamboule pas la formule mais vient plutôt enrichir l’existant. Comme de coutume pour la franchise de Capcom, le challenge se voit rehaussé, au travers de l’intégration d’un nouveau palier de difficulté. Équivalent au rang G des précédents épisodes, le rang de Maître est donc l’occasion de se frotter à un bestiaire boosté pour l’occasion. Non seulement les anciennes créatures encaissent désormais comme des chars d’assaut et frappent comme des trains de marchandise lancés à pleine vitesse, mais ils disposent également de nouveaux mouvements afin de mieux surprendre les habitués. Bien évidemment, Sunbreak ne se contente pas de simplement retravailler et de gonfler aux hormones les anciennes créatures, mais en ajoute également de nouvelles dans sa besace. Et donc de nouvelles armes et armures à fabriquer pour se tailler un équipement toujours plus optimisé.
Malzeno Gear
Toutefois, Capcom ne s’est pas contenté d’un simple “more of the same” pour Sunbreak et a finalement apporté pas mal de petits ajustements à de nombreux niveaux et quelques nouvelles fonctionnalités sympathiques. En premier lieu, les catégories d’armes ont été rééquilibrées afin de rendre l’expérience plus homogène pour ceux qui aiment picorer les styles. De nouveaux talents de substitution, les compétences spéciales propres aux catégories d’armes, font également leur apparition, venant considérablement changer la donne pour les amateurs de theorycrafting. Il est d’ailleurs désormais possible d’équiper deux sets de compétences et de switcher de l’un à l’autre à la volée, même au cœur de la mêlée. Autre nouveauté, les quêtes Calamité ne signent pas leur retour en fanfare, raisons scénaristiques oblige. En lieu et place, on retrouve les quêtes Parangon, qui proposent au joueur des quêtes solo, accompagné de l’un des personnages non joueur du jeu. Que les vétérans se rassurent, ils se comportent en jeu comme les chumsky et les palicos, et se régénèrent tranquillement sans impacter le décompte des morts lorsque leur barre de vie est réduite à néant. Jamais ils ne seront donc un poids dans l’équipe, d’autant plus que leur IA est surprenamment réactive, habile et clairement pas dénuée de stratégie. Il suffit de les voir rameuter un monstre de l’autre bout de la carte et proprement défoncer son adversaire du jour pour s’en convaincre.
Tire la chasse
Du côté de la technique, Monster Hunter Rise, s’il était forcément moins fin et fluide que World sur sa version Switch, s’avérait solide en toute circonstance, même durant les moments où trois grands monstres se marouflent copieusement la truffe. Sunbreak conserve son héritage en affichant un rendu impressionnant de stabilité sur la portable de Nintendo. Quelques très légers couacs surviennent durant les combats les pieds dans l’eau lorsque la pyrotechnie se déchaîne, mais n’impactent jamais le framerate suffisamment pour gêner le joueur. La modélisation des nouvelles créatures, et le redesign des anciennes à la sauce RE Engine s’avèrent, eux, vraiment excellents. Le bestiaire inspire toujours autant l’admiration, le respect et la crainte. On peut toutefois déplorer une identité visuelle moins marquée que pour le jeu de base, qui proposait un enrobage oriental du meilleur goût. Tant pis pour l’exotisme. Heureusement, les musiques qui accompagnent l’arrivée des petits nouveaux, elles, s’avèrent toujours aussi qualitatives et sauront envoyer le feu sacré comme il faut, quand il faut. Par contre, côté narration et histoire, on retrouve l’austérité de Rise. Monster Hunter n’a certes jamais prétendu se positionner sur ce créneau, et Sunbreak tente d’approfondir quelques personnages secondaires mais sans avoir peur des mots, le scénario de cette extension s’avère être un immense prétexte à partir régler tous les problèmes à grands coups de lame.
Conclusion
En une ligne comme en cent, de par son statut de “more of the same” mais en version affinée, Monster Hunter Rise : Sunbreak est un titre d’une qualité et d’une générosité rares. Si nous avions émis quelques réserves quant au challenge du jeu d’origine, force est de constater que cette extension ajoute précisément ce qu’il manquait pour en faire l’épisode parfait. Bien sûr, on reste sur un titre toujours aussi clivant, à la pédagogie douteuse, qui laissera de marbre les joueurs qui ont besoin d’une trame scénaristique en guise de moteur ou ceux qui ne cherchent pas à s’investir dans le domptage d’un gameplay bien plus exigeant que la moyenne. Rise faisait office de fondations solides pour une nouvelle formule et ne demandait qu’à déployer ses ailes. C’est désormais acté, Sunbreak a permis au monstre de Capcom de prendre son envol et se propulse instantanément en bonne place dans le panthéon des tout meilleurs épisodes de la série. Bien sûr, les hermétiques au genre n’y trouveront toujours pas leur compte, et certains constateront même probablement un retour en arrière comparativement à World, notamment en matière d’efforts de mise en scène et de narration. Mais sur le plan du gameplay et du contenu, difficile de nier que Sunbreak gomme, pour ainsi dire, toutes les tares du jeu de base et s’avère être le plus riche, virevoltant et jouissif de toute la franchise. Bref, nous, on y retourne.
Pour aller plus loin – Test de Monster Hunter Rise : Sunbreak par Actua
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Trailer du jeu :