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En ce deuxième jour, et après une grosse nuit de sommeil réparatrice, jet-lag oblige, nous sommes sur un petit nuage. Pour ce premier vrai jour sur le sol nippon, nous avons décidé d’orienter nos pas vers Ueno sur les conseils d’un ami. Ueno est un des quartiers les plus grands et populaires de Tôkyô, situé au nord-est de la capitale. Mais sur la route, une petite surprise nous attend, puisque nous découvrons que notre hôtel (APA Hotel Asakusa Kuramae) était situé à deux pas des locaux de Bandai Namco. Tomber sur un Goku taille réelle au détour d’une rue, ça fait son petit effet.

Nous étant levés relativement tard, et n’ayant pas encore eu l’occasion de manger un morceau, nous jetons notre dévolu sur la célèbre chaîne Sushizanmai (すしざんまい), spécialisée dans l’art du découpage de poissons morts. Curieux de jauger la différence entre les mondialement renommés sushis lorrains et ceux du pays d’origine, nous avons chacun opté pour un plateau dégustation (sushi pour Firelith et chirashi pour Sydouce) pour goûter un peu de tout. Nous nous sommes également permis un petit supplément otoro, la fameuse partie grasse du thon rouge, réputée fondre dans la bouche. N’y allons pas par quatre chemins, nous avons pris notre petite gifle gustative, tant la qualité des produits est incomparable avec tout ce que nous avons pu goûter en France. Même la soupe Miso était une petite orgie pour les papilles. La dégustation s’est poursuivie sur des pièces d’anguille, saumon, daurade, crevette, omelette, poulpe et œufs de saumon. Soyons francs, tout était excellent, toutefois on attribuera poliment mais fermement une note mitigée au poulpe cru, dont l’ingestion fut assez compliquée de par sa texture caoutchouteuse en bouche. Le membre masculin du binôme, un brin plus fragile, a quelque peu défailli. Douze ans de thérapie à venir pour Firelith qui va bien avoir du mal à dissocier cette consistance particulière du goût de la feuille de menthe verte qui garnissait le sushi.

Après ce copieux repas, nous nous dirigeons vers le Parc de Ueno (上野公園, Ueno kōen). Principalement réputé pour ses cerisiers, sous lesquels les japonais se rassemblent au printemps pour fêter le hanami, l’endroit ne démérite toutefois pas sur les autres prestations qu’il a à offrir. Temples, musée des sciences, musée national de Tôkyô et zoo seront autant d’endroits à découvrir pour les amateurs. Mais ce qui frappe le plus quand on met un pied dans un parc japonais, c’est cette coupure nette avec les bruits de la ville que l’on remarque au bout de seulement quelques mètres. Une maîtrise exemplaire de l’urbanisme, ça fait une sacrée différence. Nous nous ressourçons donc quelques minutes en profitant de ce petit écrin de paix avant de nous remettre en marche vers notre première destination, le temple Kiyomizu Kannon-dô (清水観音堂).

En préparant notre périple, nous étions tombés sur plusieurs articles parlant d’un carnet, appelé  Gôshuin-chô, constitué d’une longue feuille assez épaisse pliée en accordéon acquérable dans la plupart des lieux de cultes. Ce carnet permet, lors de la visite d’un temple ou d’un sanctuaire, de récolter son Shuin (sceau). Un Shuin, c’est une calligraphie en encre noire traditionnelle, faite à main levée par un moine dédié à cette tâche, correspondant à la date du jour, au nom du lieu de culte et à celui de sa statue principale, sur laquelle on appose plusieurs tampons rouge. Ces sceaux vous coûteront entre 200 et 500 yens suivant l’endroit, et ont un caractère personnel et sacré pour les japonais. Japon oblige, la bienséance veut que l’on se plie à un petit rituel de purification avant d’aller demander les services du moine, et il est assez mal vu de demander un sceau pour une tierce personne.

C’est sur la terrasse de ce temple que nous avons pu admirer, à travers le cercle formé par un arbre taillé, le Shinobazuike Bentendo (不忍池弁天堂), seconde étape de notre promenade. Situé au milieu de l’étang de Shinobazu, connu pour ses fleurs de lotus, le temple était malheureusement en rénovation, mais l’endroit restait très agréable à parcourir, et nous a encore plus plongé dans l’ambiance japonaise avec la présence de stands de nourritures typiques (takoyaki, karaage et yakitori).

Enfin, pour conclure cette visite du parc, nos pas nous ont menés vers le magnifique sanctuaire Tosho-gu (上野東照宮), sa pagode et son allée de lanternes (dons des daimyo, les vassaux du Shogun). Tout proche, se cache également un mémorial en pierre avec une flamme brûlant de façon permanente en mémoire des bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. Le parc de Ueno fut un très bon moment pour nous et nous y retournerons avec grand plaisir lors de notre prochain voyage.

Après cet après-midi apaisant, nous nous mettons en route pour Yûrakuchô, et plus précisément le Forum International (aussi connu sous le sobriquet de Glass Building), où Sydouce a rendez-vous pour une session photo avec les photographes de Tôkyô Safari. Nous empruntons alors la ligne de métro Yamanote, qui est certainement la ligne la plus célèbre et fréquentée de toute la capitale. Et pour cause, puisque c’est sur cette ligne que l’on trouve les stations de Akihabara, Shibuya, Shinjuku ou encore Harajuku. En bon fan de pop-culture japonaise, Firelith est soudainement devenu intenable, et a fortement insisté pour effectuer une petite halte à Akihabara, prétextant que “c’est sur la route, allez, on s’arrête juste cinq minutes, le temps de jeter un oeil, promis”. C’est donc avec des étoiles dans les yeux et un sourire d’enfant que ce dernier franchit la porte de sortie de la station, côté Electric Town. La célèbre devanture rouge du Club Sega nous a fait forte impression, et finalement, les cinq minutes promises se sont transformées en une grosse demi-heure, pendant laquelle nous avons pu tester notre dextérité aux UFO Catchers, l’équivalent japonais des machines à pinces des fêtes foraines, et notre absence de compétences sur quelques bornes d’arcade. Mais l’heure tourne, et nous nous remettons en route pour Yûrakuchô.

Sydouce est toute excitée à l’idée de vivre ce Safari seule. Pour commencer, voici une petite description de ce qu’est un Tôkyô Safari. Il s’agit d’une visite de Tôkyô (ils sont également présents dans plusieurs autres villes du Japon) hors des sentiers battus avec un photographe. Diverses formules sont proposées, nocturnes ou diurnes, et il y en a vraiment pour tous les goûts. Ces safaris se déroulant principalement hors des circuits touristiques, ils proposent de découvrir différentes facettes méconnues de la ville, et présentent une façon de la visiter que nous ne pouvons que vous conseiller. Il faut quand même s’y prendre un peu à l’avance pour réserver car ils sont plutôt demandés. De notre côté, la réservation avait été faite début août pour mi-septembre.

Sydouce a donc choisi la formule de nuit, de 18h à 21h et cela lui a coûté 6000 yens soit environ 47 €, le tout en solo puisque monsieur Firelith, pas spécialement branché photos, n’était pas super motivé. C’est avec Ronan ECHERBAULT, photographe et vidéaste, qu’elle est partie vivre un moment magique au cœur de Tôkyô by night. Comme la pluie était de la partie, le début de la séance a consisté en la prise de quelques photos de l’intérieur du Glass Building et elle a ensuite dû braver sa peur du vide afin de faire quelques clichés. Le petit groupe a ensuite pris la direction de la gare de Tôkyô où Sydouce a pu prendre quelques images de ce magnifique édifice mais aussi s’excercer à travailler avec les reflets des flaques. Au fil de cette balade nocturne, entre bâtiments récents et constructions anciennes, elle a pu admirer le musée Mitsubishi Ichigokan, et finir par le quartier de Yûrakuchô avec ses enseignes lumineuses et ses restaurants minuscules et typiques situés sous la gare.

Sydouce a vraiment vécu un super moment, Tôkyô est un ville magnifique de nuit et encore plus après la pluie. Si vous aimez la photo, ou si vous voulez juste voir autre chose, n’hésitez pas à faire cette expérience. Vous pouvez, pour plus d’informations, retrouver Tôkyô Safari sur leur site ou leur facebook. Petite précision, nous avions atterri la veille et nous n’avions pas encore vu grand chose. Un guide et quelques précieux conseils d’un résident de longue date au Japon nous ont donc été très utiles. Un immense merci à Ronan pour ce moment, sa sympathie, sa patience et ses innombrables conseils (notamment en matière de photos, de vieilles salles d’arcades et de magasins d’occasion, mais nous y reviendrons). Nous vous invitons d’ailleurs vivement à aller jeter un œil à son travail sur son site, son instagram, son facebook ou son twitter. Grâce à ce safari urbain, Sydouce a appris à aimer la photo différemment, et à apprécier davantage la présence de vie (humaine ou non) dans son objectif. Encore mille mercis. Nous retournons au Japon en 2020 et cette fois, nous renouvellerons l’expérience à deux, voire même à quatre, puisqu’un couple d’amis sera logiquement de la partie.

Pendant ce temps, Firelith décide d’aller occuper les trois heures du Tôkyô Safari de Madame en retournant à Akihabara. Trente minutes ce n’était pas franchement assez, c’est donc l’heure du match retour. Mais de retour à Electric Town, c’est un véritable déluge qui s’abat sur la ville. Décisions fut alors prise de se mettre en quête d’un parapluie, et donc d’explorer les bâtiments alentours à la recherche d’une boutique. Les magasins étaient évidemment pris d’assauts par de nombreuses personnes soucieuses de s’abriter, et ce fut l’occasion de découvrir que l’obsession toute japonaise pour la propreté n’est pas qu’un mythe. En effet, la grande majorité des échoppes sont munies de plusieurs dispositifs pour lutter contre la saleté liée aux intempéries. A l’entrée de la plupart des commerces sont disposés des distributeurs de films en plastique permettant d’envelopper les parapluies humides, afin d’éviter de souiller les lieux, et de nombreux employés sillonnent inlassablement les rayons afin de jouer de la serpillière derrière le passage des gens. Second constat, le vol est réellement quelque chose d’extrêmement peu commun au Japon, à tel point que les marchandises disposées à l’extérieur sont réellement laissées sans surveillance, et sans être munies d’antivols. Après avoir finalement mis la main sur un parapluie, disposé sur un présentoir, Firelith s’est dirigé vers les caisses au rez de chaussée, pour finalement découvrir que le bâtiment n’était pas qu’une seule et même enseigne, mais une pépinière de multiples petites boutiques. Il aura donc été nécessaire de rebrousser chemin et de remonter quatre étages, le parapluie impayé à la main afin de rétribuer le commerçant en bonne et due forme. Mais globalement, si le parapluie avait quitté l’enceinte du bâtiment, personne n’aurait certainement rien vu.

Une fois muni d’un abri, Firelith a pu retourner au Club Sega faire quelques parties de Guilty Gear et de Tekken 7. Mais quand on n’a pas le niveau, les pièces de cent yens tendent à fondre comme neige au soleil, et finalement, l’option d’aller se promener plus en profondeur dans le quartier fut retenue. Akihabara est un quartier réputé pour ses Maid Cafés et ses boutiques d’électronique et de mangas, et l’ambiance des lieux est réellement envoûtante. Malgré tout, si la visite d’un point de vue touristique reste plutôt géniale, il convient de préciser que l’endroit n’a plus grand chose à voir avec l’image que l’on s’en fait, vu de l’occident. Les tarifs proposés sont assez prohibitifs, et hormis quelques enseignes franchisées, comme Book-Off ou Mandarake qui pratiquent les mêmes tarifs partout, il est préférable de réserver votre budget pour d’autres lieux mieux fournis et moins coûteux. Après avoir fait un peu de lèche vitrine dans le quartier et galamment esquivé quelques maids effectuant du rabattage, c’est l’heure de retourner chercher notre apprentie photographe.

Après le ré-assemblement de notre binôme de Vengeurs, nous avons fait un arrêt au Bic Camera de Yûrakuchô, sorte de FNAC (mais en bien mieux achalandée) sur sept étages et nous avons effectué un dernier tour du quartier avant de repartir vers notre hôtel à Asakusa. Nous nous sommes un peu perdus à la gare de Ueno, et n’avons finalement regagné nos pénates qu’à une heure assez avancée. Nous décidons donc de nous ravitailler au Seven Eleven près de notre logement, et après une rapide collation dans notre chambre, nous retournons profiter du Onsen. L’eau chaude fait décidément des miracles et nous finissons par nous écrouler lamentablement dans notre lit, après quelques minutes de négociations des activités du lendemain.

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