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Si lors de l’organisation de notre voyage au Japon, nous avions envisagé de nombreuses périodes de l’année, c’est finalement le mois de septembre qui aura récolté le plus de suffrages. Au delà de la fréquentation en touriste, bien moindre qu’en mai, du climat bien plus clément que l’été japonais et des tarifs moins assassins que pour d’autres périodes, il y avait également un évènement qui a retenu notre attention, et celle de la partie masculine de notre duo en particulier. Aujourd’hui, c’est donc le grand jour, celui du Tokyo Game Show. À l’aube de cette nouvelle matinée, la journée s’annonce d’ores et déjà longue pour Sydouce qui devra donc supporter un Firelith aussi insupportable qu’une horde d’enfants de cinq ans laissée sans surveillance près d’un paquet king size de fraises tagada.

Pas le temps de traîner, nous avons pratiquement une heure et demie de train à engloutir pour pouvoir rejoindre le célèbre Makuhari Messe (幕張メッセ) de Chiba, l’un des plus grands centres de convention du Japon. Comme d’habitude, nous faisons un petit arrêt au Konbini en face de notre hôtel pour prendre de quoi grignoter avant de nous mettre en route. On entend toujours beaucoup parler du caractère éminemment pratique de ces supérettes japonaises, mais vraiment, il faut les avoir pratiquées au quotidien pour comprendre à quel point leur réputation est loin d’être usurpée. Malgré les cernes, l’énergie de Monsieur va être bien utile, ce matin, puisqu’il s’agit d’être rapide et efficace pour être le plus tôt possible devant l’entrée du salon. Si jusqu’ici, la densité de population telle que nous l’avons vécue s’est révélée bien moins oppressante que ce que nous avions imaginé, nous craignons qu’un événement de cette envergure change radicalement la donne.

La première moitié du trajet s’avère aussi calme que d’habitude, mais c’est en arrivant à notre dernière correspondance, la gare de Hatchôbori ((八丁堀駅, Hatchōbori-eki), que nous prenons la pleine mesure de l’ampleur du Tokyo Game Show. Le quai est tout simplement saturé d’amateurs de jeux video se rendant également au salon, et établir un périmètre de sécurité autour d’une Sydouce en semi-PLS face à cette quantité de gens, sa némésis, s’avère compliqué. Fort heureusement, la discipline japonaise s’avère salvatrice, puisque tout se passe dans le calme et dans le respect, chacun attendant son tour bien sagement avant de monter à bord du dernier train. Et une fois arrivés à bon port, nous n’avons eu qu’à suivre le mouvement pour rejoindre sans encombre notre destination, non sans rafler au passage quelques sacs contenant autocollants, éventails et autres goodies qu’on nous tendait.

Au moment d’acheter nos tickets sur internet, nous avions pris la décision d’opter pour la formule “Supporter Club” gonflant quelque peu le tarif d’entrée, passant de 1500 à 3500 yens, mais permettant de s’affranchir des files d’attentes, d’obtenir quelques souvenirs supplémentaires et de s’essayer en priorité à une petite sélection de jeux. A la vue de la file d’attente même en étant arrivés en avance, dire que nous nous sommes félicités de notre clairvoyance est un doux euphémisme. C’est donc en grillant allègrement la priorité tels de bons gaijins que nous avons pénétré dans le centre de convention. L’accès anticipé a parfois du bon. Nous avons donc eu la chance de faire un premier tour des stands dans un TGS très clairsemé, à tel point que Sydouce, dans sa candeur légendaire, s’est fendue d’un petit “Ca va, en fait, il y a pas trop de monde, c’est plutôt cool”, avant de regretter ses mots une vingtaine de minutes plus tard.

On ne va pas se mentir, un salon reste un salon et que ce soit en France, au Japon ou ailleurs, le concept reste similaire : des stands, des zones de test pour certains jeux, des annonces et bien sûr, des goodies et du merchandising à ne plus savoir qu’en faire.  Les files d’attentes pour s’essayer aux jeux deviennent rapidement interminables, certaines affichant même des disponibilités uniquement pour le lendemain. Petite spécificité japonaise notable, quand même, la concentration en cosplays qualitativement impressionnants s’avère anormalement élevée. Sur les terres saintes de la japanimation, se grimer en ses personnages fétiches, c’est du sérieux. Par contre, pour le respect du Lore, nous vous laisserons seuls juges avec la photo qui suit.

Lors de la préparation du voyage, Sydouce avait contacté un certain Grégoire Hellot, éminent et ô combien sympathique membre, entre autres, de la team Gaijin Dash de Gamekult afin de savoir s’il était possible d’assister à l’enregistrement de leur couverture du TGS. Après plusieurs échanges pour savoir où la magie se produirait et le temps de localiser une statue Gundam qui nous servira de point de repère, nous voici aux premières loges de l’émission. Avant et après l’enregistrement, nous avons pu échanger (surtout Firelith) avec Greg, Kamui et Puyo sur le monde du jeu vidéo. Encore un grand merci à toute la team pour l’accueil, et remerciement spécial à Greg pour sa gentillesse et le temps qu’il nous a accordés afin de nous aiguiller à travers le salon.

Suite à cet interlude fort sympathique après plusieurs heures à arpenter des allées désormais noires de monde, nous avons finalement pris la direction du bâtiment où se trouvent les stands de merchandising. Là encore il faut s’armer de patience car les stands sont littéralement envahis de toute part et l’attente pour atteindre les objets tant convoités peut s’avérer assez longue, surtout lorsqu’il s’agit des plus grosses licences. Nous avons par exemple renoncé à l’idée de passer à la caisse chez Square Enix (deux heures et demie de queue), nous contentant d’en faire le tour du propriétaire et de laisser des traînées de salives sur notre passage. Les autres stands, comme Sega, Capcom, Cospa ou Nintendo ont bien évidemment eu droit à leur visite également, chacun d’entre eux se révélant être une nouvelle épreuve à surmonter. OST en pagaille, figurines de folie furieuse tarifées à plusieurs centaines de milliers de yens, coques de smartphone, nourriture et vêtements… Les goodies du TGS, c’est une institution, et pour le coup, il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses. L’avantage, quand on s’apprête à craquer son PEL, c’est qu’avec l’organisation et la rigueur japonaise, des panneaux permettent de savoir avec précision combien de temps le supplice va durer avant même avant de se lancer dans une file d’attente. L’objectif de Firelith était clairement identifié avant même de se rendre au Japon : plus que des figurines hors de prix, des bijoux encombrants ou un costume trois pièces estampillé Death Stranding, ce sont des tasses en céramique Sonic qui auront retenu son attention. Malheureusement, en arrivant à la caisse après 30 minutes d’attente, c’est une vendeuse manifestement désolée qui lui annonce que le produit est épuisé (ou “Soludo Outo”, comme on dit dans le jargon). Mais nous y reviendrons plus tard, puisque, sans vouloir trop en dire, un petit plot twist surviendra prochainement. Parce que quand Firelith veut ses mugs, il faut comprendre que l’univers n’a pas vraiment son mot à dire.

Nous quittons finalement le salon en fin d’après-midi, épuisés, mais satisfaits de notre journée, même si Firelith bougonne encore ponctuellement pour ses tasses. Une rapide concertation et nous décidons de retourner à notre hôtel déposer nos nombreux, très nombreux sacs de goodies et faire une petite pause salvatrice avant de nous remettre en route vers Ikebukuro (池袋) pour finir la journée sur une note d’effervescence un peu plus modérée.

Sans surprise nous décidons de retourner au Sunshine city dans le but de continuer notre exploration du centre commercial. Et comme il ne nous reste plus qu’un jour à Tokyo, c’est également pour nous l’occasion de partir en quête de cadeaux pour nos proches. La chasse commencera donc par un grand classique, la fameuse boutique Hello Kitty pour la soeur de Sydouce. S’ensuivront les mises à sac du Jump Shop, du Donguri (boutique Ghibli) et bien sûr du Pokémon center, poursuivant le rapide et inexorable remplissage de nos valises en souvenirs pour les amis triés.

Et puisque nous sommes sur place plus tôt que la veille, il est temps de réparer l’échec cuisant de l’aquarium situé au dernier étage de la tour. Après cette grosse journée passée noyés dans le bruit et la foule, la première chose qui nous a frappés lorsque nous avons pénétré dans l’enceinte des lieux, c’est le calme qui y règne. A cette heure avancée de la journée, nous avons pu profiter d’un splendide aquarium pratiquement désert. Déambuler tranquillement dans un endroit aussi serein nous a fait le plus grand bien. La petite cerise sur le gâteau, c’est la terrasse de l’aquarium, située sur le toit de l’immeuble. Véritable oasis luxuriante coupée du reste du monde, cet endroit est un havre de paix qui contraste énormément avec le décor urbain des alentours. Nous ne savons pas ce que celà donne en pleine journée et avec plus de visiteurs, mais la nuit, cet endroit est magnifique. Entre les couleurs et le calme qui y règne, la sensation de flotter en dehors du temps est des plus saisissantes. Si ce n’est pour les  quelques tours gigantesques illuminées qui surplombent cette terrasse, impossible d’avoir l’impression de se situer au coeur de Tôkyô et encore moins dans un centre commercial.

Il faudra compter 2200 yens (environ 18 euros) pour la visite ce qui peut paraître un peu cher lorsque, comme nous, vous arrivez un peu tard et qu’il ne vous reste qu’un peu plus d’une heure pour la visite. L’aquarium fermant à 20h on ne vous laissera pas rentrer passer 19h. De notre côté nous avons passé un très bon moment sur place, même si notre ressenti est clairement biaisé par le panorama nocturne et la quasi absence d’autres personnes.

Un dernier petit crochet par la case salles d’arcade afin de nous prendre une petite fessée sur Tekken pour Madame et Guilty Gear pour Monsieur et tenter de gratter (en vain) quelques babioles aux UFO Catchers, et il est maintenant l’heure de regagner nos pénates. Pas d’autre digression aujourd’hui, la journée nous ayant passablement épuisés et le lendemain s’annonçant tout aussi chargé. Demain, nous partons pour Kamakura (鎌倉市, Kamakura-shi), célèbre ville balnéaire de la préfecture de Kanagawa située à 50 kilomètres au sud ouest pour notre première excursion hors de la capitale. C’est donc l’heure de passer se sustenter comme de coutume au Konbini avant d’aller revigorer nos jambes meurtries au Onsen.

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